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01/09/2019
J'attendais ce film avec une grande impatience, d'une parce que Grand Corps Malade avait réussi à me convaincre avec son premier film ("Patients") autant qu'avec ses premiers albums (surtout "Midi 20", mais j'aime bien des chansons dans les suivants aussi) et de deux parce qu'il s'attaquait au monde du collège, un monde que je connais bien.

Dès le premier passage dans une émission télé en début d'été pour sa promotion,j'ai été un peu refroidit : l'extrait montrait un petit bonhomme qui venait de se faire exclure de cours et qui racontait le "pourquoi du comment" aux surveillants qu'il venait d'interrompre. Sur le plateau le jeune homme racontait avoir improvisé une bonne partie du dialogue... parfait pour la spontanéité mais cela se voyait (et s'entendait) avec un monologue finalement trop structuré.
Heureusement la bande-annonce était bien meilleure et j'étais prêt à aimer ce film au moment de rentrer dans la salle. La déception n'en est que plus grande : d'abord, le film est bien moins amusant que ce que l'extrait montrait, ensuite parce que la galerie de personnages pose problème. Je passerai vite sur les professeurs, dépeints avec un seul trait de caractère : le prof génial que les gamins écoute, le prof victime, le prof d'EPS et ses sports abracadabrants, le prof revanchard qui attend son heure, ... pour m'attarder sur le personnage principal, pour moi, dans le collège : la Conseillère Principale d'Éducation.

Zita Hanrot qui m'avait convaincu dans "Fatima" hérite d'un rôle écrit n'importe comment : cette CPE censée arriver en terrain inconnu est toujours en maitrise, jamais surprise ni débordée. Ce n'est pas son équipe de surveillant qui l'aide à prendre ses marques et les explications de la seconde partie du film n'aident pas à mieux comprendre ce personnage quasi parfait au milieu de la jungle du collège avec les relations à gérer avec la direction, les professeurs et les élèves (3 mondes bien différents la plupart du temps).

Les deux coréalisateurs et scénaristes se sont appuyés sur leurs souvenirs et ont tourné dans "leur" collège mais à force de vouloir sortir tout le monde par le haut, de vouloir mettre l'école face à ses responsabilités sans en chercher ailleurs, il s'égare dans une coulée de bons sentiments qui m'a laissé de marbre. Avant cela, quelques bonnes répliques auront permis au film d'avancer et de garder le rythme mais, globalement, la vision de l'école est décevante et archi prévisible : si tu le veux, tu le peux ! J'aimerai toujours y croire mais ce n'est pas aussi évident, surtout dans un monde scolaire ou bien travailler et s'investir est rarement mis en avant, par les camarades de classe, comme une qualité.

Bref, si certaines situations et quelques dialogues font  mouche, j'ai le plus souvent eu l'impression de voir une belle fiction de France 2 plutôt qu'un film racontant une tranche de vie. 11 ans après, "Entre les murs" est toujours ma palme d'Or personnelle et ça ne semble pas près de changer (ce qui est amusant car je connais autant de profs qui aiment ce film que de profs qui le déteste et le trouve ultra caricatural !).
.O.